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Pourquoi restaurer les zones humides ?

Drainées, asséchées, plantées, remblayées… les zones humides ont subi de multiples dégradations ou destructions au cours du 20e siècle. 50 % de ces espaces en France ont ainsi disparu entre 1960 et 1990 ! Découvrons en quoi « il est urgent de restaurer* les zones humides », comme l’indique le thème de la Journée mondiale des zones humides 2023.

 

Les services rendus par les zones humides

Les milieux humides sont des écosystèmes indispensables face aux crises combinées du climat et de la biodiversité : malgré cela, ils continuent de disparaitre et de se dégrader. 41% des sites emblématiques de France se sont dégradés entre 2010 et 2020 !

Lorsque les zones humides sont préservées, elles fournissent de nombreux services à l’homme et son environnement :

  • elles protègent contre les sécheresses et les inondations ;
  • elles contribuent à la dépollution des milieux ;
  • ce sont des espaces de stockage naturel du carbone ;
  • elles constituent des lieux d’activités culturelles et socio-économiques.

Services zones humides

Les zones humides rendent de nombreux services à l’homme et son environnement @MDL

 

Qu’est-ce que la restauration des zones humides ?

Restaurer un milieu humide consiste à lui faire retrouver son état initial, lorsque cela est possible, tout en maintenant ses caractéristiques physiques, chimiques ou biologiques. L’objectif de la restauration : permettre aux espaces de rétablir leurs fonctions naturelles et les services écosystémiques, c’est-à-dire les services rendus aux êtres habitant les milieux concernés.

Les actions de restauration peuvent consister à intervenir sur un milieu humide à la suite de son comblement, son drainage (assèchement) ou sa dégradation. Elles sont un exemple de Solution fondée sur la Nature : cette démarche consiste à intégrer pleinement la préservation de la biodiversité « dans les projets de territoires pour assurer leur développement durable tout en investissant dans la préservation et la restauration des écosystèmes » (source : INRAE).

Les bénéfices des Solutions fondées sur la Nature © IUCN

 

Les bénéfices des Solutions fondées sur la Nature © IUCN

 

Restauration d’une prairie humide aux abords du lac de Grand-Lieu

En 1990, une peupleraie est plantée à proximité du lac de Grand-Lieu, à Bouaye, par un pépiniériste. Cette peupleraie alimente les usines de fabrication d’emballages (cagettes à légumes, boîtes à fromage, etc) de la région. Cela conduit à la suppression de la prairie humide, à des altérations physiques du milieu, ainsi qu’au remplacement des espèces végétales et animales qui s’y trouvaient.

Durant une dizaine d’années, l’exploitation reste à l’abandon. La végétation au sol se ferme progressivement (enfrichement) et une mégaphorbiaie – ou friche humide – se met en place. En 2007, le Conservatoire du littoral rachète cette ancienne pépinière : elle est actuellement gérée par le Département de Loire-Atlantique.

L’ancienne peupleraie près du lac de Grand-Lieu, à Bouaye ©MDL

Depuis 2016, les mesures de gestion sur les parcelles du Conservatoire du littoral situées entre La Maison du Lac de Grand-Lieu et la Réserve naturelle nationale (RNN) se prennent en concertation entre trois acteurs :

  • la Société nationale de protection de la nature (SNPN), gestionnaire de la RNN ;
  • le Syndicat du bassin versant de Grand-Lieu, animateur du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, un outil visant à gérer la ressource en eau de manière durable ;
  • et La Maison du Lac de Grand-Lieu, sur le volet médiation.

Parmi ces mesures de gestion, il est décidé de reconvertir progressivement la peupleraie de 70 arbres en prairie humide de 8000 m². Les objectifs : améliorer le fonctionnement hydraulique, optimiser le champ d’expansion des crues et favoriser la biodiversité. Ces travaux ont été approuvés dans le cadre du dispositif Natura 2000** et ont débuté en 2022.

Prairie humide aux abords du lac de Grand-Lieu, à Bouaye ©MDL

 

Peupleraie, prairie humide ou les deux ?

La peupleraie est une grande consommatrice d’eau ! Un peuplier d’Italie de 50 cm de diamètre prélève environ 150 litres d’eau par jour. L’ancienne peupleraie de Bouaye prélevait donc entre 3 et 4 millions de litres d’eau par an ! De plus, les peupliers drainent les sols durant le printemps, à une période où les espèces animales et végétales ont besoin d’eau.

La peupleraie ne favorise pas la biodiversité. C’est un boisement monospécifique – composé d’une seule espèce d’arbres plantés au même moment – qui offre un habitat homogène avec une seule et même hauteur de végétation pour la faune. Cette absence de diversité dans la composition et la structure de la végétation (hauteur, densité) fait de la peupleraie un habitat plus pauvre en biodiversité que les prairies humides avoisinantes.

Les bénéfices associés à la restauration des zones humides ©Ramsar France

Les inventaires réalisés dans cette peupleraie indiquent notamment que la faune et la flore présentes aux pieds des arbres sont caractéristiques de la prairie inondable d’autrefois, mais avec une diversité moindre en comparaison des prairies proches. La coupe des peupliers permettrait donc le retour d’espèces qui dépendent des prairies inondables, comme la Fritillaire pintade ou le Brochet.

Brochet ©FDP44Fritillaire pintade BD

© FDP 44 (brochet) et © A. Cadou (fritillaires)

Enfin, le mauvais état de la peupleraie lui confère plus d’inconvénients que d’avantages. Ses capacités de rétention de l’eau, de filtration (dénitrification) et de stockage du carbone seraient moins efficaces que celles d’une prairie humide.

Dans le cas de cette prairie humide située près du lac de Grand-Lieu, à Bouaye, sa restauration répond donc aux défis de société qui sont la réduction des risques naturels et de l’impact du changement climatique.

Attention, cependant, à ne pas faire de généralités ! Il n’est pas nécessaire de défricher tous les milieux humides et de convertir toutes les peupleraies en prairies inondables. Les mesures de gestion des espaces naturels tiennent compte du contexte paysager du territoire, de l’évolution des milieux et des enjeux spécifiques sur les espèces et les habitats (espèce rare, habitat patrimonial, etc).

 


* Restaurer = remettre en bon état

** Le lac de Grand-Lieu fait partie des sites Natura 2000 : « outils fondamentaux de la politique européenne de préservation de la biodiversité, les sites Natura 2000 visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. »

Références

www.zones-humides.org

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/quelle-evolution-des-sites-humides-emblematiques-entre-2010-et-2020

https://www.inrae.fr/actualites/solutions-fondees-nature-vous-connaissez

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