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Erismature rousse : réunion des partenaires européens à Grand-Lieu.

Mar 22, 2016
Communication Maison du Lac

L’érismature rousse, petit canard plongeur américain, fait l’objet depuis 1999 d’un plan d’éradication en Europe pour protéger sa cousine sud-européenne, l’érismature à tête blanche. Cette dernière est considérée comme « En Danger » par l’UICN et la principale menace est constituée par la compétition et l’hybridation avec l’érismature rousse, introduite en Europe dans les années 1940.

Erismature Rousse

Erismature Rousse – © Sébastien Reeber

Les principaux acteurs de ce plan était rassemblés les 14 et 15 décembre dernier à proximité du Lac de Grand-Lieu pour faire le point sur sa mise en oeuvre. Organisée par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et le ministère de l’Ecologie et présidée par le Conseil de l’Europe, cette réunion regroupait les partenaires britanniques, néerlandais, belges, espagnols et français. La principale population d’érismature rousse, en Grande-Bretagne, est maintenant quasiment éradiquée puisqu’elle est passée de 6000 individus environ au début des années 2000 à 30 maintenant. Peu d’actions ont été entreprises en Belgique et aux Pays-Bas (pour une population sans doute inférieure à 100 individus).

Un noyau est bien implanté dans le nord-ouest de la France (étangs de Mayenne, Ille et Vilaine et départements voisins et particulièrement au Lac de Grand-Lieu). Les opérations printanières et estivales menées par la SNPN sur le lac sont efficaces sur la population nicheuse avec des méthodes sans impact sur l’avifaune associée. En hiver, le lac de Grand-Lieu accueille la totalité de la population française, soit 200 individus en décembre 2015. Les actions hivernales de contrôle de cette population sont très difficiles à mettre en œuvre du fait de la taille du plan d’eau et de l’importance des populations d’oiseaux d’eau hivernantes qu’il convient de préserver du dérangement. Une sortie sur le lac pilotée par la SNPN a permis aux différentes délégations de se rendre compte de cette difficulté.

Des pistes de travail ont été émises pour tenter de nouvelles actions sur le Lac en hiver mais également mieux agir sur les autres sites français. Une recommandation en ce sens a été émise à l’issue de ces deux jours de travail. Elle demande également aux partenaires néerlandais et belges de mettre en place et d’accentuer les efforts de lutte. Un programme LIFE pourrait être développé, à l’image de ce qui a été fait en Grande-Bretagne avec succès, pour assurer la réussite de ce plan d’éradication.

Jean-Marc Gillier
Directeur de la Réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu

Source : Courrier de la Nature – mars -avril 2016 – n°295